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Définition par le réseau
Définition de l’Habitat Partagé et Accompagné du Réseau HAPA
L’HABITAT PARTAGÉ ET ACCOMPAGNÉ est, tel que le conçoit le Réseau HAPA, un domicile privé pour des personnes fragilisées.
Motivés par une cause commune, les habitant·es y vivent en proximité et partagent des espaces multiples et des services impliquant l’intervention d’accompagnant·es professionnel·les du champ social ou médico-social.
C’est cette cause commune qui anime les partenaires pour monter et faire vivre cet habitat, et qui anime les habitant·es pour y vivre.
Elle peut se traduire par l’adhésion à une charte.
Il est constitué d’un logement partagé ou de plusieurs logements regroupés avec des espaces communs, adaptés aux besoins des habitant·es, dans un ensemble à taille humaine et situé au cœur de la cité, avec un souci d’accessibilité financière.
Explicitation des différents termes
• C’est un domicile privé : un logement privatif où il s’agit de conserver la perception d’être chez soi. Ce n’est pas une résidence, une structure médicosociale (EHPAD, PUV, MARPA, CANTOU), ni un ERP (les espaces collectifs peuvent, en fonction de leur dimension, être classés en ERP).
• Ce sont des habitant·es : Ils sont titulaires d’un bail de location ou de colocation, et non des résident·es, ni des client·es, ni des patient·es, ni des bénéficiaires.
• Les habitant·es sont des personnes fragilisées : les fragilités peuvent être de différentes natures, il s’agit de personnes âgées et de personnes en situation de handicap.
• Ils vivent en proximité : pour faire face à des difficultés communes dans la solidarité et le partage de la vie quotidienne.
• Ils sont donc motivés par une cause commune : dans un habitat partagé les habitant·es se retrouvent sur des objectifs et des valeurs (faire face à leur difficulté par la solidarité mise en commun de moyen et d’entraide). Ce n’est donc pas un projet strictement immobilier.
• Cette cause commune anime les partenaires pour monter et faire vivre cet habitat : c’est un projet construit et animé en coopération des parties prenantes diverses : porteur·euses du projet (ESS et / ou associatif), familles et proches aidants, les bénévoles, partenaires (collectivités…) et prestataires (notamment, sociaux, médico-sociaux ou paramédicaux).
• Cette cause anime les habitant·es pour y vivre : elle amène à se centrer sur le sens de cette vie collective, donne des clés de dépassement des conflits et nourrit la vie sociale. Elle peut se traduire par l’adhésion à une charte.
• Les habitant·es partagent des espaces multiples :
• Pour construire des sociabilités différenciées entre l’intimité, le partage et l’ouverture (parce que ces espaces sont des lieux de rencontre et des lieux d’entraide tout en préservant des lieux d’intimité pour chacun).
• Les espaces ont un caractère chaleureux et familial et évitent le caractère institutionnel.
• Les habitant·es et les accompagnant·es du quotidien co-construisent l’organisation et les règles de vie à plusieurs.
• Et des services impliquant l’intervention d’accompagnant·es professionnel·les du champ social ou médico-social : il s’agit de partager des services mis en commun dont on ne pourrait bénéficier seul et de disposer d’un cadre adapté pour répondre aux besoins des habitant·es. Les parties- prenantes coopèrent pour développer des modalités d’accompagnement évolutives, des pratiques non institutionnelles. Le rythme de vie est donné par les habitant·es et non par les contraintes de fonctionnement des services. Ce n’est pas une structure médicalisée, aux pratiques institutionnelles.
• Logement partagé ou de plusieurs logements regroupés avec des espaces communs : l’habitat partagé peut-être un habitat du type colocation où une part importante de la vie quotidienne se déroule dans des espaces partagés (pièce à vivre, cuisine, jardin …) intérieurs au logement commun et où les espaces privatifs sont limités à la chambre et les sanitaires.
Il peut aussi être entendu comme un habitat où il y a plusieurs logements privatifs autonomes voisins (chambre, sanitaires, séjour) et où des espaces partagés s’ajoutent à ces espaces privatifs.
• L’habitat est adapté à leur besoin : les locaux doivent être conçus afin que chaque habitant·e puisse réaliser les actes de la vie quotidienne avec le plus d’autonomie possible sans rencontrer d’obstacle technique. Cela passe par l’aménagement spécifique de certaines fonctionnalités facilitant l’accessibilité.
• L’habitat est à taille humaine : il s’agit de conserver la convivialité de l’habitat et l’ambiance familiale. Ce n’est pas un ensemble trop grand, pour que chacun puisse connaître tous les autres.
• Situé au cœur de la cité : au cœur d’un quartier, en centre bourg ou à proximité. La proximité permet la participation à la vie de la cité, et de maintenir le lien avec le voisinage. Elle permet aussi de faire appel au bénévolat et aux solidarités de proximité. Ce n’est pas un lieu excentré ou isolé.
Avec un souci d’accessibilité financière : Il s’agit de ne pas exclure des personnes dont les ressources économiques sont limitées. Ce souci d’accessibilité financière se traduira par la cohérence entre le coût du service et le degré d’aide nécessaire aux habitant·es. À minima, le·a porteur·euse devra être reconnu·e ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale) au sens de la loi ESS de Juillet 2014. Ce n’est pas le projet d’un promoteur immobilier à but lucratif.